Jussy, Geneva
CHF4'950'000.-
530 m2
Village house - 11 Rooms - 5 bedrooms
TECHNIQUE
« Société à 2’000 watts » représente un objectif visionnaire en termes de politique énergétique : celui d’arriver à une consommation en puissance continue de 2’000 watts par personne et de limiter les émissions de gaz à effet de serre à une tonne par personne par an. Actuellement, un habitant suisse lambda consomme environ 5’000 watts, ce qui constitue un chiffre à diviser par 2.5, d’ici 2050. Grâce aux nombreux efforts communaux et cantonaux, ce qui semblait chimérique hier pourrait bien se révéler réaliste dans un avenir proche. Le défi est lancé.
La vision et les objectifs de la « Société à 2000 watts » ont été développés au début des années 1990 à l’ETFZ de Zurich afin d’agir efficacement contre des faits réels : les ressources terrestres telles que les matières premières, l’énergie, l’espace ou la capacité d’absorption de l’environnement sont déjà « finies ». À cela s’ajoutent les émissions de CO2 qui sont en train de dramatiquement changer notre climat, sans compter les énormes disparités en termes de dépenses énergétiques entre les diverses nations/continents du globe.
L’enjeu est alors autant environnemental que technologique et sociopolitique ; notre monde n’est pas extensible et tous les êtres humains ont le droit de disposer des mêmes ressources. La volonté est donc de construire une société juste et durable. Chiffre symbolique de l’urgence : les besoins en énergies primaires atteignaient en Suisse plus de 6’300 watts par habitant, il y a 10 ans seulement. Aujourd’hui, nous en sommes à 5’000 watts. Ce n’est certes pas suffisant, mais cette diminution drastique sonne comme une prise de conscience encourageante.
Pour combler ces disparités et éviter le cataclysme écologique, les calculs de la « Société à 2’000 watts » prennent en compte la consommation totale des particuliers, y compris l’énergie grise (dépense énergétique totale pour l’élaboration d’un matériau ou pour la production et le transport de l’énergie) des biens et services. Le but est donc d’arriver à une consommation énergétique réduite de 43% d’ici 2050 et d’alléger les émissions de CO2 à 1 tonne par habitant et par an. Évidemment, ce chiffre est indicatif, le but final étant d’inciter au progrès et au développement. Mais comment s’y prendre ?
Cela passe par des systèmes énergétiques innovants, un ensemble de mesures et d’initiatives privées et politiques (petites et plus importantes ; communales, cantonales et fédérales) ainsi qu’une utilisation intelligente des ressources et des énergies renouvelables. Il ne s’agit donc plus « uniquement » de créer des bâtiments écologiques, mais bien des villes écologiques. Certains s’y sont déjà attelés !
Le Canton de Genève vise à diminuer la consommation énergétique annuelle par personne de 15 % d’ici 2020, et de 35 % d’ici 2035. Depuis plusieurs années, il y est mis en œuvre une politique énergétique en adéquation avec la stratégie énergétique 2050 de la Confédération, pour faciliter une sortie progressive de la dépendance aux combustibles fossiles.
De fait, cela permettra aussi au canton d’augmenter son indépendance énergétique et d’assurer une haute performance aux quartiers neufs. En 2019, 35 millions de francs suisses ont été investis dans le but d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments.
Pour réussir au mieux cette transition, les SIG se sont associés au DALE (Département de l’aménagement du logement et de l’environnement) afin d’entreprendre une triple action : maîtriser la réduction de demande énergétique ; développer les énergies renouvelables en valorisant les ressources locales telles que la géothermie ou encore les panneaux solaires, parmi tant d’autres.
Comme dans chaque changement d’importance nationale (et mondial), il est essentiel de procéder d’abord par des actions locales. En ce sens, le label communal « Cité de l’énergie » vise à récompenser une ville ou une commune qui s’engage de façon permanente en faveur de l’utilisation efficace de l’énergie, de la protection du climat, des énergies renouvelables et d’une mobilité respectueuse de l’environnement.
Les rénovations d’immeubles déjà existants – rigoureusement labélisées MINERGIE et HPE – jouent un rôle important dans le processus dans l’optimisation de la consommation énergétique. Dans le cas précis de la commune d’Onex, la Maison Onésienne a été le premier bâtiment communal rénové selon les normes MINERGIE : 400m2 de panneaux photovoltaïques en toiture, pour une production annuelle de 70’000 kWh.
Actuellement, on compte 19 communes genevoises (parmi les 400 communes suisses) estampillées « Cité de l’Énergie » : Aire-la-Ville, Anières, Bellevue, Bernex, Chancy, Choulex, Chêne-Bourg, Confignon, Corsier, Lancy, Grand-Saconnex, Meyrin, Onex, Plan-les-Ouates, Satigny, Thônex, Vernier, Versoix, Ville de Genève.
Il existe par ailleurs un label permettant de récompenser les sites et les quartiers qui répondent aux exigences de la Société à 2000 watts : le certificat « Site 2’000 Watts ». Il doit répondre à différents critères présentés dans les détails au sein du site officiel.
À Genève, le futur quartier « Quai Vernets » a obtenu le certificat Site 2000 watts en développement depuis 2016. Le programme a comme objectif de transformer la plus vaste et ancienne zone industrielle/artisanale genevoise (Praille Acacias Vernets, « PAV »), en un quartier urbain mixte, sans voitures.
Situé sur l’ancienne caserne militaire des Vernets, au bord de l’Arve, ce nouveau quartier sera composé de 1’500 nouveaux logements (entièrement locatifs et aux loyers contrôlés par l’état), dont 300 logements étudiants, 30’000 m2 d’activités et 25’000 m2 d’espaces verts. Le démarrage des travaux est prévu entre 2019 et 2020, la livraison des premiers logements en 2022.
Autre projet labélisé Site 2’000 watts en construction, le « Quartier de l’Étang » à Vernier rempli également tous les exigeants prérequis. Situé entre les voies ferrées et la route de Meyrin, ce nouveau quartier verdoyant est composé de logements mixtes. On y trouvera des commerces de proximité, des bureaux administratifs, des structures scolaires et sportives ainsi que des zones de loisirs. Le futur s’annonce vert.
Michael ORTIZ & Pascal VISCARDI
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