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Communes & Régions

Genève et ses quartiers, Vol. III : Grottes Saint-Gervais

Après avoir exploré les Eaux-Vives et Plainpalais-Jonction, nous nous aventurons aujourd’hui dans l’un des 6 autres quartiers qui composent la ville de Genève : Grottes Saint-Gervais. Avec sa fameuse Place des Grottes, ses nombreux bistrots et restaurants, mais surtout son ambiance authentique et inaltérée, ce lieu possède une place importante dans le cœur des genevois. Premier quartier de l’histoire locale à avoir eu l’eau courante, brulé puis reconstruit, menacé de se voir transformer en centre commercial géant et sauvé par ses habitants, « les Grottes » représentent un lieu riche en histoire et en caractère. Suivez le guide.

Quelques données géographiques basiques

Le quartier Grottes Saint-Gervais est composé de 8 secteurs : Grottes, Saint-Gervais, Chantepoulet, Cornavin, Délices, Cropettes, Seujet, Les Bergues. Autant de lieux différents et complémentaires pour composer un tout harmonieux dont la mixité et la convivialité sont de mise. 18’741 personnes y résident : 4’763 dans le secteur Saint-Gervais-Chantepoulet – où vous trouverez notamment le Théâtre Saint-Gervais – et 13’978 dans le secteur Délices-Grottes. Le Parc des Cropettes et l’un des lieux verts favoris des habitants du centre-ville, avec ses places de jeux (où l’on trouve également l’école), son terrain de pétanque et ses animations qui rythment la période estivale.


Un quartier engagé, dès la fin du 19e siècle

À l’image de ses habitants, le quartier possède – depuis toujours – un caractère intense, créatif, connecté et opposé aux uniformisations urbaines qui tendent à transformer le visage des villes. Il y règne une forte envie de partager, d’expérimenter et de vivre ensemble ; comme nulle part ailleurs à Genève. Ce lieu quasiment inaltéré est donc unique. Pour comprendre d’où vient cette vision, il faut remonter dans le temps.
C’est bien ici, à la fin du 19e siècle que l’on voit apparaitre la première épicerie coopérative, ainsi que des logements ouvriers. En 1873, un violent incendie ravage les lieux, poussant ainsi ses habitants à se mobiliser. Le quartier est alors reconstruit avec une vision très helvétique, inspirée de l’Exposition nationale de 1896. Besoin d’un exemple plus parlant ? La fameuse Maison Verte, au style très « chalet helvétique » qui trône fièrement au cœur de la Place des Grottes.
Dans les années 60, la population locale résiste à la ville qui souhaite alors transformer le quartier en un immense centre commercial « à l’américaine ». La « Fondation pour l’aménagement des Grottes » nait alors, laissant une trace indélébile dans le caractère engagé et bien enraciné du quartier. C’est d’ailleurs le premier à avoir bénéficié d’un contrat avec la ville de Genève : un pacte de confiance qui lie les autorités à ses habitants.
L’art et les formes d’expressions libres du quartier y sont aujourd’hui encore bien représentés. Preuve en est la présence permanente, Rue des Amis 5, de la fresque murale « Pinta Cura » – par l’artiste genevois Frédéric Post – toute de néon vêtue. Autres exemples : le Théâtre des Grottes qui accueille principalement des compagnies indépendantes, tout comme des événements organisés par les milieux associatifs, ou encore Péclôt 13 , atelier autogéré de réparation de vélos qui fonctionne sans l’aide de subventions. Un quartier libre et vivant, en somme.


Architecture atypique : l’immeuble des Schtroumpfs

Ici, l’architecture y est souvent peu conventionnelle (voir les immeubles qui entourent la Place des Grottes) et les rues empreintes d’histoire, comme peu touchées par la modernité. Cependant, la palme de l’originalité revient au fameux immeuble dit des « Schtroumpfs ». Riches en couleurs pastel et en formes extravagantes, parfois même quelque peu enfantines, ces immeubles tirent leur nom de la fameuse bande dessinée créée par le belge Peyo. Bien que ce patronyme ne soit pas officiel, il a été donné par les habitants des lieux tant la ressemblance était évocatrice.
Créés, en une dizaine d’années, par un trio d’architectes genevois (composé de Robert Frei, Christian Hunziker et Georges Berthoud) qui en avait ras-le-bol des lignes droites, les bâtiments sont inaugurés entre 1982 et 1984. Ces constructions aux formes incurvées et aux décorations particulièrement originales renvoient, d’une façon assez claire, aux travaux typiquement « art moderne » du catalan Gaudí, ou encore à ceux du viennois Friedensreich Hundertwasser. À voir, absolument.


Une ambiance de village, au cœur de la ville

Dans le quartier, on trouve encore des nombreux petits commerces, ainsi que l’incontournable « Marché des Grottes » du jeudi – ouvert de 16h00 à 20h00 – qui propose principalement des produits issus du terroir : vins, produits de boulangerie, épicerie fine, fruits, légumes, produits laitiers, bières. Mais c’est véritablement l’ambiance détendue et de partage « sans chichis » qu’on vient y chercher. Retrouver ses amis autour des meilleures productions artisanales locales, dans un cadre quasi villageois tout en étant au cœur du centre-ville, est quelque chose de rare et donc précieusement chéri des genevois.


Brève histoire de la Gare Cornavin

Nous avons largement évoqué l’orientation populaire du quartier, mais il faut savoir qu’avant la fin du 19e siècle, les Grottes étaient avant tout un lieu de vie extrêmement bourgeois. L’élément qui va faire basculer la vie locale est lié à la création de la Gare Cornavin, en 1856. Cette dernière transforme le quartier en un entrepôt à ciel ouvert, avec son lot d’ouvriers et leurs cahutes. Les constructions locales répondent à cette nouvelle émergence (il faut bien loger les nouveaux habitants) d’une manière plutôt anarchique ; chacun fait comme il peut (et comme il veut). D’ailleurs, le nom de certaines rues telles que « Rue des Amis », « Rue de la Pépinière » ou encore « Rue de Sibérie » témoignent de cette époque « libre » où l’on faisait les choses sur le tas, à l’instinct, comme nous le rappelle l’historien (spécialiste de l’Ancien Régime local) Arnaud Bosch.
Pour revenir sur la Gare Cornavin, elle voit le jour entre les 16 et 18 mars 1858. Agrandie en 1873 et 1858, elle prend feu en 1909. En 1919, la Société des Nations s’installe à Genève et reconstruit la gare, qui sera inaugurée en 1931. Entre 1983 et 1984, la gare se voit de nouveau agrandie avec l’arrivée du Quai 4, prévu pour les trains français. Le Quai 3 est alors réaménagé pour le transport de trains suisses et pour favoriser la liaison avec la gare Genève-Aéroport, inaugurée en 1987. Au début des années 2000, le concept « RailCity » (visant à transformer les grandes gares suisses en centres de services modernes et attractifs) va donner le ton pour l’amélioration de Cornavin, avec notamment 50 commerces de proximité ouverts tard le soir. En 2014, la nouvelle gare est inaugurée pour un budget de CHF 110 millions.


Où aller manger et boire un verre

Vous cherchez le meilleur couscous de Genève ? Allez au « Nomades ».Envie d’un excellent thaï ? Essayez sans autre le « Reaunthai ». Si rêvez plutôt de mets japonais haut de gamme, nous vous conseillons alors vivement le « Kozan ». Pour boire un verre dans un cadre décontracté et charmant, les options sont nombreuses. En vrac : la « Petite Reine » , « Au coin mousse » , ou encore « Saveurs et Couleurs ». Bonnes découvertes !
 

Pascal Viscardi


Pascal Viscardi


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