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Nos artistes genevois, Vol VI : Marina Rollman (interview exclusive)

À 34 ans, Marina Rollman est considérée comme une humoriste « tout terrain », un talent brut que l’on compte parmi les artistes de stand up francophones les plus doués de ses dernières années. Auteure, elle livre sa drôle d’humeur chaque semaine sur France Inter dans la Bande Originale de Nagui. Sur scène, bien loin du simple format « blague », la jeune femme se questionne et nous livre son regard espiègle sur notre société, de l’absurdité, beaucoup, et la nécessité de rencontrer tous les habitants de notre planète, le tout avec son humour désopilant. Rencontre exclusive avec Marina.

P : Bonjour Marina. Comment vas-tu ? Bienvenue dans notre magazine ! C’est un véritable plaisir de te rencontrer et de te poser quelques questions. Pour commencer, peux-tu nous dire dans quel quartier as-tu grandi ?
M : Bonjour ! Top. Eh bien, merci de m’accueillir ici, c’est un plaisir partagé. Alors, j’ai grandi à Champel et comme j’adore les endroits verts, en général, le Parc Bertrand était mon lieu de prédilection ; un espace immense et très beau, proche du centre-ville. C’était d’ailleurs un privilège d’aller à l’école dans ce cadre et de pouvoir s’y retrouver avec mes amis, mais aussi tout simplement d’y promener mon chien. Sinon, je me baladais aussi beaucoup en ville et Vieille-Ville avec mes parents. Simple quoi.


P : Quelles étaient tes passions en grandissant et, plus généralement, à quoi ressemblait caractériellement la toute jeune Marina ?
: Deux activités me tenaient particulièrement à cœur : la danse classique et la voile. Durant la période estivale, bien entendu, les sports nautiques me permettaient de profiter pleinement du lac Léman et de ses magnifiques plages. Caractériellement, j’étais une jeune fille assez réservée. Bien que pas foncièrement timide, je préférais garder un rôle d’observatrice attentive plutôt qu’endosser celui de protagoniste, cela doit être dû au fait que j’ai grandi entourée d’adultes dont la diction et les histoires passionnantes méritaient toute mon attention. J’aimais aussi dessiner et par-dessus tout « scruter » tous ces gens autour de moi. Aujourd’hui, cette capacité à écouter, décortiquer, puis restituer – à ma manière – les détails des diverses personnalités, et autres situations du quotidien, nourrit énormément mes spectacles.


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P : Que représente pour toi le fait d’être genevoise ?
: Tout d’abord, le fait d’être suisse représente déjà, en soi, une certaine « mobilité identitaire ». Cette dernière se voit logiquement exacerbée lorsqu’on a grandi ou vécu dans la Cité de Calvin ; une ville possédant une forte propension à l’accueil et dont le manque (supposé !) de traditions propres permet, de fait, aux autres cultures de s’exprimer plus librement. À Genève, ville internationale par définition, la majeure partie des habitants possède des origines aussi diverses que variées, ce qui représente une richesse unique. En tant que genevoise, je me sens donc privilégiée d’avoir pu évoluer dans ce melting-pot inspirant au possible. Cela m’offre, aujourd’hui, une certaine fluidité intellectuelle qui me permet également de me sentir chez moi un peu partout, d’être plutôt à l’aise lorsque je me trouve dans des contextes nouveaux et inconnus, hors de mes endroits fétiches et autres zones de confort.


P : Maintenant que nous te connaissons un peu mieux, passons à ta profession. D’où te vient ta passion pour le stand up ? Te rappelles-tu d’un déclic précis ?
M : C’est en regardant un spectacle de l’américain Jerry Seinfeld (véritable génie comique, ayant su redéfinir les codes du genre) que j’ai compris ce que je voulais faire : écrire des sketchs et faire rires les gens. C’était dans mes cordes, je le sentais.


P : Quand as-tu compris que ce serait « ça et rien d’autre » ?
M : Ce n’est toujours pas le cas, heureusement (rires). Je considère que, quelle que soit l’incarnation de mon métier, la créativité doit rester la seule variable immuable. À partir de là, toutes les formes et défis sont donc possibles. Le stand up – l’art de la scène et des spectacles « live », en somme – est, bien évidemment, un médium que j’apprécie énormément, mais loin de moi l’intention de me ranger « à vie » dans cette case, ou une autre. J’aime garder l’esprit toujours ouvert, m’essayant ainsi à la radio, au théâtre, au cinéma… Bref, à toutes sortes de domaines créatifs qui me passionnent, puis essayer et voir ce que cela donne. La remise en question est toujours essentielle.


P : Selon toi, qu’est-ce qui te différencie radicalement, en tant qu’artiste ?
M : J’imagine que cela doit être dû à mon style assez « nonchalant », pas du tout « en force », et donc en opposition assez radicale avec ce qui se fait aujourd’hui. Comme je l’évoquais en début d’interview, en grandissant je ne me mettais pas particulière en avant. Du coup, lorsque je me permettais une réflexion, il y avait une forte notion de surprise pour les personnes avec qui j’étais. En gros, la fille à la petite voix de souris, habituellement sagement en retrait, surgissait de nulle part avec une vanne en rupture totale avec son personnage… Et VLAN (rires). On peut dire qu’il y a aussi cette notion de timing, qui associée au décalage, fonctionne assez bien !


P : On imagine parfaitement la scène (rires) ! Du coup, en quelle mesure tes proches, ta ville, les situations du passé ou ta « condition » de genevoise (et tout ce qui va avec, au niveau caractériel) influencent-ils ta façon d’écrire ?
M : Énormément, oui. Yes to all (rires) ! Je pense que les éléments de mon caractère, évoqués avant, sont foncièrement et typiquement genevois : cette propension au « pas de côté », la capacité d’observation et donc d’attendre le moment idéal pour placer une vanne, ne jamais vraiment « forcer » les situations et laisser de la place au storytelling sont mes façons de m’exprimer et représentent, en quelque sorte, les origines de mon écriture. J’ai également la chance d’avoir des gens foncièrement drôles dans ma famille et qui m’inspirent. Ça aide aussi.


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P : Aujourd’hui, tu habites la plupart du temps à Paris. Et donc, avec du recul, qu’est-ce que Genève représente pour toi, en tant que néo-parisienne ?
M : En vrac, je dirais : l’espace, le temps, la maison et la qualité de vie.


P : Ta vision du canton a-t-elle évolué en conséquence ? Par la même occasion : retrouves-tu ici, encore, la Genève de ton enfance ? Est-ce si différent ?
M : À vrai dire, ne suis pas sûre que le Canton de Genève ait tant changé que cela depuis mon « départ » (je reviens encore très régulièrement ici). Si c’est le cas, en éternelle optimiste, j’espère que son évolution ait été positive. Par contre, et c’est indéniable : le trafic est toujours aussi désagréable, c’est une horreur (rires) ! Le CEVA est, en ce sens, un grand pas en avant (je l’espère). Au-delà de ça, côté positif (et il y’en a plein), nous avons la chance immense de posséder d’une offre culturelle, toujours plus riche et qualitative. Conclusion : j’aime ma ville !


P : Comment es-tu perçue, en tant qu’humoriste genevoise à Paris et, plus largement, dans des pays francophones ? Quelles sont les idées reçues ?
M : Évidemment les clichés habituels reviennent souvent : « Ah, vous êtes suisse. Donc vous êtes riches, vous êtes à l’heure » (rires) ! Sinon, pas grand-chose, en fait.


P : Mais malgré les clichés et le manque de reconnaissance culturelle, les romands sont-ils aujourd’hui plus associés au stand-up qu’auparavant ?
: Oui ! Nous sommes les « nouveaux belges », parait-il. C’est rigolo et positif. Globalement, les français sont en train de se rendre compte que la francophonie ne se limite pas, culturellement parlant, à la France. Ce qui laisse place aux artistes Québécois, Belges, Ivoiriens, etc., de s’exprimer dans des contextes intéressants. Cette ouverture, enrichissante pour tout le monde, m’a aussi permis de m’exprimer à grande échelle. Il y a 25 ans en arrière, cela aurait été impensable. Vive le progrès (rires) !


P : Quand tu reviens par ici, quels sont tes endroits favoris, et quels sont tes quartiers de prédilection ?
M : De nouveau, en vrac et dans le désordre (cliquez seulement sur les liens, vous ne serez pas déçus) : Bombar, La Brasserie Lipp, Le Café Chou, la friperie Wood, l’Adresse (vous en aviez d’ailleurs déjà parlé ici), Monsieur Alain (pareil, ici), le MAMCO (un article entier, dis donc !), le Musée Rath. Mes quartiers de prédilection : Saint-Jean, Eaux-Vives, Plainpalais et la Vieille-Ville aussi.


P : Parlons architecture genevoise ! As-tu des bâtiments préférés ?
: En général, j’adore tous les bâtiments qui bordent les falaises, à Saint-Jean. D’ailleurs, ce serait vraiment pas mal d’avoir un joli petit attique au Rue Faller 2, pour cet été. Merci d’avance, Privalia, je compte sur vous, vous êtes super (rires) !


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P : C’est noté (rires) ! Autre chose : quels sont les genevois, d’hier ou d’aujourd’hui, qui t’influencent et/ou te séduisent artistiquement ?
M : Une fois n’est pas coutume, je vous les cite comme ils me viennent (allons-y) : les artistes Sylvie Fleury, Fuluwatu (alias Flora Mottini), John M. Armleder et Mai-Thu Perret ; les rappeurs Dimeh et Makala ; le peintre Ferdinand Hodler ; les écrivains Nicolas Bouvier et Joël Dicker ; sans oublier évidemment mon mari Stéphane Armleder, qui (en tandem avec Olivier Ducret) gère le label WRWTFWW, actif dans la réédition de vinyles obscurs et devenus aujourd’hui cultes pour certains spécialistes. Comme celui-ci, à paraître très bientôt.


P : Finalement, te vois-tu revenir vivre définitivement à Genève un jour ?
M : Probablement, oui ! J’y suis déjà très souvent.


Pascal Viscardi


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