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Comment Genève est devenue Suisse ?

Indépendante durant trois siècles, la Cité de Calvin n’a été rattachée à la Confédération helvétique qu’en 1815, à la suite de la défection des troupes napoléoniennes, devenant ainsi le 22ème canton Suisse. Tout s’est joué très vite, et il faut dire que les Genevois furent globalement soulagés par ce mariage. Il n’était pas vraiment la conséquence du hasard puisque la République du bout du lac tissait des liens depuis longtemps avec la Suisse. Imaginez un peu la scène : le 1er juin 1814, des troupes confédérées débarquent au Port-Noir de Cologny. L’événement, hautement symbolique, marque le prélude du rattachement définitif à la Suisse. Nous vous proposons un retour en arrière, sur quelques morceaux d’histoire agitée d’une petite citée convoitée. 

Genève, protestante et indépendante

Dès la fin du Moyen-Âge, Genève, alors petite cité voisine du puissant duc de Savoie, avait déjà su s’allier aux cantons de Berne et Fribourg par un traité de combourgeoisie. Un gage de stabilité face à la menace savoyarde. En 1530, elle réussit à faire reconnaître son indépendance par le duché et devient une république libre associée à la confédération helvétique. Mais alors pourquoi a-t-il fallu attendre près de 300 ans pour la voir intégrer la Confédération ? Eh bien, sachez que la demande fut faite par la république, mais rejetée, catholiques en tête, par la Diète, le gouvernement helvète de l’époque. Les raisons du refus touchaient aux guerres de religion et divisions inhérentes à la cité qui auraient rendu l’association trop instable. C’est donc seule qu’elle doit défendre son indépendance, en repoussant les assauts des Savoyards au pieds de ses murs, le 12 décembre 1602.


Genève, chef-lieu d’un département français

La victoire contre les Savoyards marque le début d’une période de paix. Protégée de la France, et alliée des cantons suisses, la cité de Calvin peut prospérer économiquement dans une relative quiétude. Mais les événements révolutionnaires de Paris de 1789 trouvent des échos à Genève et sur le plateau suisse. Stratégiquement, c’est mauvais pour la France qui veut mettre fin à ces agitations et décide, en 1798, la création d’une République suisse unitaire, sur le modèle de sa nouvelle république. Les troupes du Directoire annexent aussi Genève, dont l’emplacement est stratégique, faisant de la cité de Calvin le simple chef-lieu d’un département du Léman. Voilà Genève française pendant plus de 15 ans ! Si l’annexion marque un coup d’arrêt économique à la prospérité de la ville, le régime de Napoléon Bonaparte apporte aussi son lot d’innovations politico-sociales dont le canton conserve encore des traces aujourd’hui (code civil, séparation du religieux et du civil, création d’un conseil municipal).


La république restaurée le 31 décembre 1813

Sous le règne de Bonaparte, les citoyens genevois combattent désormais sous les drapeaux de l’Empire qui perd plusieurs batailles importantes face aux alliés en 1813 (Russes, Autrichiens, Prussiens). Ces derniers entrent en Suisse et les Français quittent Genève avant l’arrivée des Autrichiens pour éviter la confrontation. Alors que les combats entre Français et Autrichiens se poursuivent dans le pays de Gex, les Genevois, qui aspirent à retrouver leur indépendance, observent la scène depuis la Treille. Débarrassée de ses occupants, Genève peut proclamer son indépendance et restaurer sa République de l’Ancien Régime le 31 décembre 1813. Une date symbolique, toujours commémorée par les Genevois aujourd’hui, sous la forme d’un jour férié officiel, le même jour que la St-Sylvestre. Ce mouvement, certes réactionnaire et purement genevois, signait toutefois le prélude de l’entrée définitive de Genève dans la Confédération.
Dans l’Europe du début du XIXème, profondément bouleversée par les guerres napoléoniennes, peu en effet étaient ceux qui voyaient Genève rester une cité isolée.


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Si proches et si loin

En 1814, Napoléon abdique une première fois et le Congrès de Vienne s’occupe de remettre de l’ordre dans une Europe meurtrie. Genève y a envoyé une délégation. On la verrait bien rattachée à la Suisse, qui, en plus de lui apporter stabilité et protection tout en lui permettant de garder une partie de sa souveraineté, servirait d’état-tampon entre plusieurs puissances européennes. Mais il manque à Genève l’essentiel pour convaincre les Helvètes : une frontière commune. La cité est en effet toujours enclavée par le duché de Savoie, qui lui coupe l’accès au canton de Vaud, son seul voisin potentiel. Cela n’empêche pas le Traité de Paris du 30 mai 1814 de prévoir l’entrée de Genève dans la Confédération.


“Fiancés à la Suisse”

En attendant les réunions diplomatiques chargées de régler les conditions précises d’entrée (dont l’adoption par Genève d’une Constitution), la Suisse apporte son soutien à Genève sous la forme de contingents de soldats fribourgeois et soleurois. Ils sont obligés d’emprunter le lac pour contourner la France, la seule voie possible pour atteindre Genève en venant de l’est (Versoix est encore française). C’est ainsi qu’ils débarquent accueillis par une foule en liesse qui les attend au Port-Noir de Cologny, le 1er juin. Mais l’événement revêt plutôt une portée symbolique dans le cœur des Genevois – des fiançailles en quelque sorte – puisqu’il faut attendre près d’un an pour que la Diète signe le traité qui officialise Genève comme le 22e canton suisse. Entre-temps, Napoléon a eu le temps de revenir en France avant d’être définitivement vaincu à Waterloo. Avec son entrée dans la Confédération, Genève obtient des communes de la Savoie et du Pays de Gex qui les relient ainsi directement et complètent le territoire de ce nouveau canton à l’essence urbaine.


200 ans de mariage

Jeune mariée, Genève peut à nouveau prospérer grâce à la stabilité que lui offre son adhésion à la Confédération. Les activités bancaires et horlogères qui reprennent deviendront emblématiques de la ville. En même temps, les institutions sont démocratisées et Genève entre dans la modernité aux côtés de ses nouveaux concitoyens helvètes. Aujourd’hui, le mariage est consommé. Si Genève partage 95% de ses frontières avec la France, ce sont des valeurs profondément ancrées, comme “la liberté, la responsabilité et la solidarité”, qui l’unissent depuis toujours à la Suisse, comme le soulignait Didier Burkhalter lors de sa visite en 2014 pour commémorer le bicentenaire de l’entrée de Genève dans la Confédération. Car c’est bien cela dont s’agit, et qui rend inimaginable Genève sans la Suisse, et la Suisse sans Genève.


Pascal Viscardi


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