Jussy, Geneva
CHF4'950'000.-
530 m2
Village house - 11 Rooms - 5 bedrooms
Histoire
Espace architecturalement ouvert sur le lac Léman, le Jet d’Eau et la Rade – une véritable carte postale idyllique de notre ville, faite de béton, de plateformes boisées et entourée d’eau azure – les Bains des Pâquis accueillent les genevois depuis plus de 149 ans. Bien que les baignades ensoleillées y soient l’occupation principale, cette adresse à l’esthétique si particulière regorge d’activités, estivales comme hivernales. Plongeons ensemble, au cœur de l’esprit des bains.
Lieu de conception architecturale progressiste et futuriste – lien parfait entre Homme et nature -, les Bains des Pâquis sont une véritable institution « pieds dans l’eau » où les genevois adorent se retrouver, et pas uniquement durant l’été. Logée sur la rive droite du lac Léman, sur la jetée des Pâquis et juste en face du Jet d’eau de Genève, sa construction date de 1872. Précédemment, en 1857, le phare des pâquis voit le jour avant d’être réellement mis en service en 1894. Mais il s’agit là d’une tout autre histoire que nous vous raconterons bientôt. Initialement construites en bois, les infrastructures des bains sont agrandies sur pilotis en 1889 et deviennent publiques l’année d’après. Payants de 7h à 18h, ils étaient ensuite réservés aux femmes pour éviter la promiscuité. Aujourd’hui encore, un bassin entièrement dédié aux dames est à disposition. C’est en 1932 que la forme que l’on connait actuellement voit le jour : une jetée de béton, sachant pourtant s’intégrer harmonieusement au paysage de la Rade genevoise. On doit le projet à l’ingénieur Louis Archinard et à l’architecte Henry Roche.
En 1980, un projet prévoit la modernisation complète des bains, ce qui provoque un important mouvement populaire d’opposition. Huit ans plus tard, les habitants du quartier sont poussés à créer l’Association d’usagers des Bains des Pâquis (AUBP) afin d’éviter la destruction des lieux, du moins celle dans leur version « iconique ». Septembre 1988, 72% des votants refusent le projet proposé en referendum et les Bains des Pâquis sont sauvés. L’image de ce long combat politique que l’on retient encore actuellement – les collectionneurs s’arrachent d’ailleurs les tirages originaux, très difficiles à trouver – est l’illustration en style BD franco-belge réalisée par l’artiste Emmanuel Excoffier alias Exem, sobrement intitulée « Non à la destruction des Bains des Pâquis (1988) » ; on y on voit une pieuvre géante défendant les plongeoirs de leur destruction. Dès lors, les bains garderont cette aura résolument sans chichi, ironique, nature et engagée ; un esprit qui lui est propre, à la fois trendy, familial et alternatif.
Bien que la baignade et la bronzette soient évidemment à l’honneur au « 30 Quai du Mont-Blanc » – modèle saisonnier : été (du 15 mai au 15 septembre) et hiver (du 15 septembre au 15 mai) – de nombreuses activités attirent les genevois à longueur d’année, telles que : sauna (2 mixtes), bain turc (1 mixte) et hammam (1 mixte et 1 réservé aux femmes), massages (détente, sportif ou musculaire, réflexologie, drainage lymphatique, shiatsu) ou encore tai-chi. Mais ce n’est pas tout, car les Bains des Pâquis sont également réputés pour leur fameuse Buvette dont la gestion est totalement indépendante. Sur sa spacieuse terrasse boisée, on y prend le petit déjeuné et l’apéro tout comme on y déguste de délicieuses salades et autres plats du jour (midi et soir) soignés, équilibrés et à prix populaire, rigoureusement préparés à base de produits locaux. L’hiver ? La fondue au crémant de Dardagny (spécialité du lieu) est à l’honneur, dans une ambiance chaleureuse de cabane chauffée au feu de bois.
Aux Bains des Pâquis, tout le monde est le bienvenu et possède son lieu de prédilection. Accessible pour personnes à mobilité réduite, les bains proposent une place aménagée accueillant les enfants avec sa tyrolienne, son toboggan, ses pataugeoires et, non loin, son mur de grimpe sur l’eau. Envie de faire du sport ? En plus de la natation dans les eaux du lac Léman, les barres de traction sont à votre disposition, tout comme la structure d’escalade flottante appelée Psychobloc, sans oublier les mythiques plongeoirs de 3 à 10 mètres, pour les plus audacieux. Entre deux plongeons, vous pourrez aussi admirer les plus beaux bateaux historiques de la CGN. L’aspect culturel y possède également une part non négligeable. Preuve en est, « Les Aubes Musicales » avec sa programmation originale de concerts et de spectacles (à l’abri en cas de pluie) ayant place, comme son nom l’indique, au lever du soleil, soit de 6h à 7h du matin. Cette 15e édition aura lieu du premier au 19 août et regroupera pas moins de 29 exhibitions, du classique à la musique baroque en passant par la folk ou la cumbia.
Cette année, l’État de Genève a investi la coquette somme de CHF 250’000.- afin d’offrir aux genevois deux nouvelles plateformes (decks en bois), sises en bordure du bassin grand fond. Ce nouvel espace – appelé « solarium » et visant un développement horizontal, donc côté ville, des surfaces disponibles – de 80m2, réalisé dans l’harmonie architecturale iconique des bains, a mis environ 6 ans avant d’être réalisées. La période de fermeture des bains, en raison du Covid19, a permis d’effectuer les travaux, sans déranger les usagers. Aujourd’hui, environ cinquante personnes peuvent profiter de cette nouveauté, offrant ainsi une place supplémentaire et donc plus d’accessibilité à un lieu culte du panorama lacustre genevois, bien souvent pris d’assaut dès les premières chaleurs estivales. Afin de repenser les bains – allant ainsi dans le sens de leur concept futuriste d’origine -, le comité souhaiterait également construire différents espaces similaires, intégrer plus d’ombre, plus d’arbres, mais aussi de végétaliser les toits. Aujourd’hui, la centrale solaire du Bain des Pâquis couvre près de 40% des besoins. Visant un rapport toujours plus exemplaire avec la nature, l’objectif final serait d’atteindre le 0 carbone.
Pascal Viscardi
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