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Communes & Régions

Genève et l’eau : comment la ville s’est-elle construite autour de l’eau ?

On le sait, la Suisse est célèbre pour la qualité de ses ressources naturelles. Elle le doit en grande partie à ses montagnes, qui la protègent et lui offrent de l’eau en quantité, pour plus que ses besoins. Genève ne fait pas exception, elle qui a vu ses premiers habitants s’installer à l’extrémité sud-ouest du Léman, dans cette cuvette encadrée par les montagnes. Dans la cité de Calvin, l’eau est omniprésente, et son monument le plus emblématique – le jet d’eau – glorifie sa puissance. Essayons de comprendre comment la ville s’est construite autour de l’eau, et quels sont les enjeux aujourd’hui liés à la consommation et à la protection de cette ressource naturelle indispensable à tous.

Une topographie structurée par l’eau

Genève partage la majorité de son territoire avec le Léman, un lac naturel qui constitue la plus grande réserve d’eau de surface d’Europe occidentale. Dans le langage courant, on n’hésite pas à l’appeler “lac de Genève”, c’est dire ! Le canton occupe également les deux rives du Rhône, à la sortie du lac, ainsi que de l’Arve, affluent du Rhône en provenance du massif du Mont-Blanc et qui termine sa course à la pointe de la Jonction. Ces deux fleuves complètent le découpage triangulaire structurel de la “cuvette genevoise”, nom donné à cette région entourée par les montagnes avoisinantes, situées en territoire français : les Voirons, le Salève, le Môle, le Vuache et le massif du Jura. C’est même le décor de la première scène “topographique” de la peinture médiévale, la Pêche miraculeuse de Konrad Witz, conservée au Musée d’art et d’histoire de Genève. Le lac sert également de point de repère pour les mesures topographiques suisses puisque ce sont les fameuses pierres du Niton, deux rochers déposés dans la rade par le glacier du Rhône il y a très longtemps, qui fournissent l’altitude officielle de Genève, à savoir 373,6 mètres. Citons également quelques rivières et ruisseaux, appelés nants dans la région, comme l’Allondon, qui a sculpté la région viticole du Mandement, ou encore la Drize et l’Aire que nous évoquions aussi récemment.


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Un bien précieux, sain et propre à la consommation

De par sa topographie, Genève dispose donc de larges ressources d’eau : les eaux de surfaces, que nous venons de citer, ainsi que des nappes souterraines, dont celles du Genevois et de l’Allondon. Parmi les eaux de surface, seul le lac est exploité pour la consommation, lui qui fournit 90% de l’eau consommée dans le canton, une eau captée à 40 mètres de profondeur. Contrairement à la ville de Lyon, l’eau du Rhône n’est pas exploitée à Genève, ni celle de l’Arve. En raison des risques de pollution, les rivières ne sont, elles non plus, pas exploitées. Car, contrairement aux eaux souterraines, les eaux de surface contiennent bactéries et micropolluants, et doivent subir différents traitements avant de devenir potables. À Genève, où le cycle d’approvisionnement de l’eau est très bon, les Services industriels (SIG) s’occupent de la production, de la distribution et du stockage de l’eau potable, en collaboration avec les autorités fédérales et cantonales (environnement et santé). Elle est destinée aux 500’000 habitants du canton (70% de la part d’eau consommée), ainsi qu’aux industries, et aux exploitations agricoles et maraîchères. La protection du lac, de la nappe phréatique ainsi que leurs écosystèmes est quant à elle gérée au niveau transfrontalier et international. Pour finir, précisons que si l’on compare à la Suisse, Genève fait exception puisque le pays tire 80% de son eau potable des eaux souterraines.


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Une eau locale, pure et accessible à tous

93% des Genevois-es consomment de l’eau du robinet au quotidien. Avec sa composition en sels minéraux variés, elle est réputée bonne en goût, excellente pour la santé, et surtout bien plus écologique et économique (0.2 centimes le litre) que l’eau en bouteille, puisqu’elle ne nécessite ni transport, ni packaging. En plus, elle est accessible jour et nuit. Indispensable au corps humain, l’eau l’est aussi à la production d’énergie régionale. En témoigne le magnifique Bâtiment des forces motrices, situé sur le Rhône dans le quartier de la Coulouvrenière. Cette ancienne usine hydroélectrique est aujourd’hui classée et reconvertie en salle de spectacle. Ce sont le barrage du Seujet, tout proche, ainsi que l’usine du barrage de Verbois, plus en aval sur le fleuve, qui assurent aujourd’hui l’exploitation des eaux du Rhône pour la production d’énergie. Et comment ne pas mentionner le Jet d’eau de Genève, dans le quartier des Eaux-Vives, ce “monument-fontaine” né presque par hasard, pour faire office de valve et évacuer ainsi le surplus de pression des usines hydroélectriques situées sur le Rhône à la fin du XIXe siècle. Il culmine aujourd’hui à une hauteur de 140 mètres, excusez du peu.


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Une source constante de plaisir pour les Genevois-es

À Genève, l’eau du lac, on ne la consomme pas uniquement. On s’y baigne également, et même tout au long de l’année pour les plus téméraires. Il faut savoir que l’environnement genevois est très favorable à cette activité. L’histoire des bains publics de Genève est intimement liée à l’histoire sociale de la ville, et notamment aux impératifs hygiénistes de l’époque où ils furent conçus. Outre les classiques Bains des Pâquis, construits en 1932, Genève-Plage, et la Plage des Eaux-Vives, consultez notre guide afin d’y trouver les meilleures plages pour passer votre temps libre les pieds dans l’eau cet été. Sur le lac, vous pourrez également profiter de l’offre de transport des bateaux de la CGN, des mouettes genevoises, ainsi que des barques du Léman, pour vous déplacer et découvrir Genève autrement. Propices tant aux loisirs, aux ballades, aux sports nautiques qu’à la pêche – le lac compte 30 espèces de poissons et crustacés -, le lac et les cours d’eau de Genève sont une source intarissable de plaisir pour tous ses habitants.


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Pascal Viscardi


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