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Genève et ses quartiers : Acacias Bâtie

Après Plainpalais-Jonction, il est temps d’enjamber l’Arve en empruntant le Pont Wilsdorf pour nous retrouver à Acacias Bâtie, sur la rive gauche du fleuve, à la découverte d’un quartier de Genève au seuil de sa mutation. Longtemps cantonné à des activités agricoles – avant de se transformer progressivement en zone d’activités artisanales, industrielles et tertiaires -, le secteur, qui s’est densifié dans la deuxième moitié du XXe siècle avec l’essor des transports, est en passe de devenir le nouveau cœur de Genève. Avec les plans de logement et d’espaces public du PAV, récemment adoptés, qu’il partage avec les communes de Carouge et Lancy, et sa politique urbanistique dynamique axée sur l’expérimentation et la nouveauté, ce quartier entend bien inventer la ville de demain, entre proximité et modernité.

Des “faux Acacias”

Jouxtant les communes de Carouge, avec laquelle il partage le même numéro postal, et de Lancy, le secteur Acacias Bâtie est le seul quartier de Genève situé sur la rive gauche de l’Arve. À l’origine, la zone était soumise aux crues du fleuve, car la Drize et l’Aire qui l’alimentent n’étaient pas encore endiguées. À l’instar des Pâquis, le secteur actuel de la Praille (le mot est issu de “pratalia” qui signifie “ensemble de prés” en vieux français) est dédié à l’élevage alors que les cultures maraîchères des “Plantaporrêts” (littéralement les planteurs de poireaux) peuvent proliférer le long de l’Arve, grâce aux limons apportés par les débordements du fleuve, et alimenter ainsi la ville. Mais les remparts de Genève, pourtant si proches, sont encore loin. Un seul pont permet de franchir l’Arve et il faut compter une heure de marche. Poursuivons avec un peu d’étymologie puisque les Acacias font quant à eux référence à l’essence d’arbres que l’on retrouve un peu partout dans le quartier. Il s’agit en fait d’un faux acacia, à savoir le robinier, un arbre importé d’Amérique du Nord au début du XVIe siècle.


Assainissement et essor industriel

Le XVIIIe siècle voit l’arrivée des premières industries dans le secteur, alors que la Savoie et Genève se disputent encore la mainmise sur la rive gauche de l’Arve. C’est finalement Genève qui l’obtient au XIXe siècle, permettant ainsi d’intensifier encore plus les échanges avec la ville. Les grandes artères, qui structurent toujours le quartier aujourd’hui, se développent (Route des Jeunes et Route des Acacias) pour desservir les usines. Le tram franchit l’Arve dès 1889 et plusieurs ponts sont également construits. Lors de la crise des années 1930, d’importants travaux d’endiguement sont entrepris afin d’assainir la plaine sud de l’Arve, notamment la canalisation et l’ensevelissement de la Drize et de l’Aire. Cela permet au réseau ferroviaire des CFF de s’implanter, avec l’établissement de la gare de marchandises de la Praille, et au quartier d’attirer à lui encore plus d’entreprises dès les années 50. De son passé industriel, il en garde encore les traces aujourd’hui : industrie automobile, avec les nombreux garages, concessionnaires et carrosseries que l’on retrouve un peu partout, ou industrie horlogère, avec par exemple le siège de l’entreprise Rolex SA aux Vernets, pour ne citer qu’elle. Les bâtiments 43 et ARCOOP aux Acacias regroupent quant à eux de nombreux artisans et créateurs indépendants. Autre bâtiment emblématique, celui de l’entreprise d’extincteurs Sicli – et son exceptionnel voile de béton conçu par l’architecte Heinz Isler en 1969 – racheté par l’État de Genève en 2011 afin d’être transformé en lieu à vocation culturelle.


PAV : prolonger la ville

Des transformations, le quartier est en passe d’en connaître encore de nombreuses dans les années 2020, avec l’adoption du projet PAV Praille Acacias Vernets, piloté par le Canton de Genève. Un vaste plan de réaménagement urbanistique en somme, qui entend transformer cette zone à vocation industrielle et artisanale en quartier central de Genève, en alliant zones d’emplois et d’habitations dans un environnement de qualité. Anciennement occupé par l’armée suisse, le terrain de la caserne des Vernets, en bordure de l’Arve, est le premier concerné pour remédier au manque de logements de l’agglomération. Le projet en prévoit 1’500, accessibles à tout un chacun (⅔ d’utilité publique et ⅓ à loyers libres contrôlés). Poussées par le nouvel élan de mobilité du Léman Express (Gare de Pont-Rouge), la Praille et l’Étoile se transforment elles aussi avec leurs tours de grande hauteur, et de nouveaux espaces répartis entre activités, logements, commerces et équipements publics.


Culture et sport

Au niveau culturel, le quartier n’a rien à envier à ses voisins. À l’instar du Pavillon Sicli, les anciens espaces dédiés à l’artisanat ou l’industrie sont de plus en plus réaffectés pour y accueillir du public et organiser des programmations, ponctuelles ou pérennes. Le Festival Antigel a établi son QG au PAV lors de ses dernières éditions en date. Son homologue estival, La Bâtie-Festival de Genève, tire quant à lui son nom du bois du même nom dans lequel il organisait ses premières éditions dans les années 80. Du côté des arts vivants toujours, le Théâtre du Loup, en bordure de l’Arve, propose une programmation jeune et autonome, avec 10 à 15 spectacles par an. Non loin, ce sont la Gravière et la Parfumerie qui font le bonheur des noctambules. Pour les amoureux du patrimoine, mais aussi du sport évidemment, ne manquez pas de faire un tour à la Patinoire des Vernets, bâtiment édifié en 1958, aujourd’hui résidence du Genève-Servette Hockey Club et dotée d’une capacité de 7’500 places. Côté luxe, outre Rolex déjà citée plus haut, notons que plusieurs entreprises prestigieuses ont établi leurs quartiers dans le secteur : Dupin 1820 ou Firmenich, aujourd’hui relocalisée pour les besoins du PAV, par exemple. La finance n’est pas en reste puisque l’on retrouve le siège d’UBS et de Pictet le long de la Route des Acacias.


La nature en ville

Parlons un peu nature tout de même, puisque le quartier possède l’un des poumons de Genève : le Bois-de-la-Bâtie. Avec ses 12 hectares de forêt naturelle, il fait le bonheur des amoureux de la nature comme des sportifs qui s’y adonnent aux joies du footing. Son parc animalier attire quant à lui ceux qui sont désireux d’en savoir plus sur la faune indigène suisse. Pour terminer, parlons encore nature, mais dans le verre cette fois-ci, avec la superbe sélection du Passeur de Vin, un marchand qui vous fera sortir à coup sûr des sentiers conventionnels du vin. Pour les plus curieux, encore, sachez que les grottes des falaises du Bois-de-la-Bâtie abritent la seule champignonnière genevoise où poussent de délicieuses pleurotes et champignons shiitake 100% locaux.


Pascal Viscardi


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