Jussy, Geneva
CHF4'950'000.-
530 m2
Village house - 11 Rooms - 5 bedrooms
Bâtiment d’importance pour la Genève internationale – institut de recherche de solutions innovantes et efficaces pour la promotion de la paix – la Maison de la Paix a été inaugurée en 2013 à proximité immédiate du quartier des Nations. Doté d’une ingénierie polymorphe, vêtu de courbes élégantes, il est pour ainsi dire le pendant genevois du Learning Center lausannois (EPFL). Ce lieu de rencontre, de réflexion et d’action est un joyau architectural ainsi qu’une indiscutable fierté romande.
En 2008, l’architecte Éric Ott du cabinet IPAS gagne le concours international et anonyme servant à récompenser le concept architectural respectant au mieux le cahier des charges de la future « Maison de la Paix ». Diplômé de l’EPFL en 1995, Éric Ott fonde avec Michel Egger et Salvatore Chillari « IPAS architectes » en 2003, à Neuchâtel. Tous partagent une vision de l’architecture contemporaine à la fois expérimentale, poétique et emprunte de références à la nature. Ce « langage » si particulier leur a permis de remporter plusieurs concours régionaux tels que celui de L’École primaire et enfantine de l’Oiselier à Porrentruy (Jura) ou encore du Cycle d’Orientation Sarine-Ouest à Avry (France).
Inspirés du rameau d’olivier, symbole de la paix, Ott et son équipe ont dessiné un immeuble labélisé MINERGIE (allant même au-delà des normes de ce label) qui se compose de quatre édifices en forme de feuille qui regroupent la recherche, l’enseignement, la bibliothèque ainsi que les trois centres des affaires étrangères. Le tout est logé le long de la voie de chemin de fer à Sécheron, Chemin Eugène-Rigot 2, dans le quartier des Nations.
Éric Ott a su séduire le jury grâce au contour évocateur d’un pétale de fleur, une volumétrie légère, des courbes multiples et élégantes (pas un seul mur droit dans tout le bâtiment), ainsi que de grands espaces variés, fuyants et harmonieux. Depuis l’extérieur, la Maison de la Paix nous permet d’apprécier sa structure mixte acier-béton, entourée de subtiles façades vitrée, permettant ainsi à la lumière naturelle d’arriver au cœur du bâtiment.
Créer une véritable émulsion à la fois poétique et politique entre la construction et le monde végétal, telle a été l’aspiration du bureau d’architecte neuchâtelois. Ainsi, le regard glisse sur les courbes aériennes du bâtiment avant de se fondre dans la nature environnante, notamment avec le parc situé en amont. Cet édifice est une véritable invitation à la paix, aussi bien dans son contenu que dans son contenant.
La métaphore entre la fragilité d’une rose et celle de la paix internationale reflète parfaitement l’importance et la « délicatesse » politique des thèmes étudiés au sein de l’institut. Cependant, cette apparente vulnérabilité est habillement contrebalancée par l’imposante solidité des lignes contemporaines de l’édifice, ainsi que sa complexité technique.
À travers cet immeuble d’un volume de 123’549 m3, la Suisse « constructrice de paix » envoie un message au monde : il faut œuvrer jour après jour, avec force, pour maintenir la paix, sans quoi elle dépérit. Autre message fort, le bâtiment est paré d’œuvres d’art, en soutien à l’Institut à la création contemporaine. Le jury a sélectionné 6 projets conçus sur mesure, ainsi que certaines œuvres du collectif danois Superflex (composé de Jakob Fenger, Rasmus Nielsen et Bjornstjerne Reuter Christiansen) et de l’artiste sud-africain William Kentridge.
Dans la Maison de la Paix on trouve, tout d’abord, son propriétaire c’est-à-dire l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID), regroupant 860 étudiants et 400 doctorants, ainsi que 16 organisations dont notamment : Le Centre international de déminage humanitaire (GICHD), le Centre de politique de sécurité (GCSP) et le Centre pour le contrôle démocratique des forces armées (DCAF). Environ 2’000 personnes y coexistent quotidiennement.
On compte parmi les nombreux mécènes la Fondation Wilsdorf, André Hoffmann, Ivan Pictet ou encore Yves Oltramare, pour une somme d’environ une centaine de millions de francs. Au total, l’immeuble a coûté 212 millions de francs (dont 23 millions pour le terrain). La Maison de la Paix est donc un « cadeau » exceptionnel pour Genève et sa vocation internationale (nous vous invitons d’ailleurs à aller parcourir notre article sur le sujet, en cliquant ici), un symbole spectaculaire de lutte contre l’isolationnisme et l’unilatéralisme.
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